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les hypoplasies sont des pathologies congénitales rares qui ne touchent le plus souvent qu’un seul membre. Il s’agit d’une malformation régionale, « globale » du membre avec un problème à la fois de longueur et de structure du membre. Il existe 3 grandes classes. |
Sommaire
Même s’il s’agit d’une pathologie rare, les hypoplasies sont la cause d’inégalité de longueur des membres inférieurs la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent en France et notamment dans notre région Les Pays de la Loire. Il s’agit d’une malformation « régionale » du membre: il existe une inégalité de longueur et des anomalies associées.
Il existe 3 grands groupes d’hypoplasie détaillées plus loin:
Les hypoplasies présentent certaines caractéristiques communes:
Les photos ci dessous montrent des cas assez sévères, ce n’est la situation la plus fréquente mais cela permet de mieux « comprendre » les anomalies et malformations.
Il s’agit de la forme la plus fréquente d’hypoplasie. Elle est également nommée « ectromélie longitudinale externe ». l’inégalité de longueur siège surtout au niveau de la jambe mais elle peut aussi concerner un peu la cuisse. L’inégalité peut être importante et dépasser en fin de croissance 15 centimètres. Elle est le plus souvent entre 5 et 10 cm. La fibula (péroné) est plus ou moins absente, et c’est son aspect qui permet de classer les hypoplasies fibulaires en 3 types. En soit ce n’est pas gênant que le péroné soit absent, cela n’empêche pas la marche ni même la course à pied ou tout autre sport. Par contre, Il existe souvent d’autres anomalies:
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L’ inégalité de longueur siège surtout au fémur (il existe souvent aussi une petite différence de longueur entre les 2 tibias). Dans la majorité des cas les malformations associées sont minimes, avec comme anomalie la plus fréquente une jambe un peu déformée vers l’extérieur (valgus du genou en raison d’une hypoplasie du condyle fémoral latéral).
Dans les formes sévères, la hanche peut être malformative ainsi que l’appareil extenseur (muscle quadriceps de la cuisse) du genou, ce qui fait le pronostic fonctionnel ultérieur. A l’extrême le fémur est absent avec le genou à hauteur de la hanche (phocomélie).
L’inégalité de longueur siège surtout à la jambe. En effet les cuisses sont en général identiques. Il existe 4 formes différentes en fonction de l’aspect du tibia qui est toujours malformé. C’est surtout au niveau de la cheville, qui est parfois absente, que l’on trouve le plus d’anomalies. Le pied est en général déformé vers l’intérieur lorsque la cheville est malformative. Pour autant le fait d’avoir une cheville même absente ne veut pas dire que la marche ne sera pas possible.
La malformation du tibia peut remonter jusqu’au genou avec à l’extrême un tibia totalement absent. Le gros orteil est souvent anormal.
L’ anomalie articulaire de la cheville se voit souvent assez bien lors de la réalisation de l’échographie du premier trimestre de grossesse.
Le diagnostic est souvent fait en « anténatal » (diagnostic avant la naissance) au moment des échographies de contrôle réalisées au premier ou au second trimestre. Une consultation prénatale éclairée auprès d’un chirurgien spécialisé dans les malformations des membres est nécessaire pour expliquer la malformation et sa prise en charge aux futurs parents qui se posent naturellement beaucoup de questions.
Il faut bien comprendre pour autant que l’échographie ne peut faire un diagnostic très précis de la malformation. Elle renseigne surtout sur la différence de longueur entre les 2 membres, sur la présence de certaines anomalies associées telles que le nombre d’orteils présents, la position du pied. D’autres anomalies sont plus difficiles à mettre en évidence raison pour laquelle cette consultation anténatale ne peut donner que des grandes orientations de traitement sans pouvoir être parfaitement précis sur le cas particulier de l’enfant à naître. Cela permet de rassurer sur un certains nombre de points: notamment que dans la très grande majorité des cas l’anomalie ne touche qu’un membre et ne touche pas le cerveau ni les organes thoracique ou abdominaux. Cela permet également d’expliquer que même avec une malformation sévère il est possible d’avoir une vie sociale professionnelle et même sportive tout à fait épanouissante, même s’il n’y a pas de chirurgie possible et que l’enfant sera appareillé avec une orthoprothèse toute sa vie. Cette consultation permet enfin, si les futurs parents le souhaitent, de discuter de comment on peut corriger une malformation articulaire, de comment on fait un allongement osseux….
L’examen à la naissance sera finalement plus déterminant sur le pronostic et les possibilités de traitement. On regardera l’inégalité de longueur, le niveau ou elle prédomine, les anomalies associées, et surtout les mobilités spontanés du membre du bébé.
La première consultation orthopédique spécialisée est organisée dans les premières semaines de vie du nourrisson. Elle permet d’expliquer la malformation et les grandes lignes du suivi et du programme thérapeutique.
Une seconde consultation est en général programmée autour de l’acquisition de la marche, pour adapter une éventuelle compensation. Il faut bien comprendre que même si l’inégalité est sévère, cela ne va pas empêcher l’acquisition de la marche.
Ensuite, pendant la croissance, une consultation tous les ans à tous les 2 ans est recommandée pour suivre l’évolution de l’inégalité, en fonction de la situation spécifique de l’enfant. Lorsque l’inégalité dépasse 2-3 centimètres on commence à compenser l’inégalité par une semelle. Plus l’inégalité augmente plus il faut compenser en ajoutant une semelle sous la chaussure ou en utilisant une orthoprothèse pour les formes sévères.
le plus important est de savoir orienter l’enfant et la famille rapidement (première année de vie) dans la bonne voie.
Ainsi, au total, un programme d’égalisation est basé sur un ou des allongements mais nécessitera aussi souvent d’autres interventions pour avoir un membre fonctionnel. Cela implique parfois de nombreuses chirurgie étalées pendant la croissance.
Pendant la croissance, une consultation tous les ans à tous les 2 ans est recommandée pour suivre l’évolution de l’inégalité. Lorsque l’inégalité dépasse 2-3 centimètres on commence à compenser l’inégalité par une semelle. Plus l’inégalité augmente plus il faut compenser en ajoutant une semelle sous la chaussure ou en utilisant une orthoprothèse pour les formes sévères. On ne compense pas toute l’inégalité, surtout lorsqu’elle est importante. L’objectif de la compensation pendant la croissance est uniquement de faciliter la marche et les activités. Ainsi même si l’inégalité est importante on peut laisser l’enfant marcher sans sa compensation si c’est ce qu’il préfère, notamment l’été lorsqu’ils veulent être pieds nus. Il n’y a pas de risque de scoliose ou même d’aggraver les risques d’arthrose sur ces années de croissance ou le corps de l’enfant présente des capacités adaptatives assez incroyables.
Une chirurgie d’allongement osseux permet d’allonger en 1 fois jusqu’à 8 centimètres si nécessaire. Dans certains cas la différence de longueur entre les 2 jambes est très importantes, plus de 10 voir plus de 15 centimètres. Dans ce cas il faudra envisager plusieurs allongements. Il s’agit le plus souvent « d’hypoplasies » discutées plus haut (malformation de naissance) pour lesquelles il existe souvent des malformations (pied et cheville surtout, mais aussi parfois genou ou hanche) lorsque l’inégalité de longueur est importante. Ces malformations associées nécessitent aussi souvent une intervention, pour remettre le pied en bonne position sous la jambe par exemple. Le fait de devoir envisager plusieurs interventions étalées pendant la croissance (corriger une malformation et faire plusieurs allongements) s’appelle un programme d’égalisation.
Ceci est expliqué plusieurs fois à la famille, dès la naissance de l’enfant. Ainsi par exemple, pour un enfant qui nait avec une hypoplasie de la jambe et qui a une inégalité de longueur estimée autour de 15 cm en fin de croissance et qui a un pied mal positionné on envisagera: